Les collectivités territoriales et la gestion de la santé communautaire 

La santé communautaire, approche de résolution des problèmes de santé fondée sur l’engagement des communautés, est un pilier de la politique du Plan Sénégal Émergent et du Plan National de Développement Sanitaire Social. Sa finalité est de mettre en place un dispositif sanitaire de proximité basé sur une responsabilisation des collectivités territoriales et des populations conformément aux principes de la libre administration et de la participation citoyenne.

Au niveau déconcentré, le système de santé du Sénégal est organisé à trois niveaux selon une structure pyramidale :

  • un niveau central ou stratégique constitué du cabinet du Ministre, des directions, des services et des programmes nationaux ;
  • un niveau intermédiaire ou de coordination représenté par les régions médicales ;
  • un niveau périphérique ou opérationnel défini par les districts sanitaires.

Au niveau décentralisé, la compétence des collectivités territoriales et la participation de la population à l’effort de développement sont organisées principalement par le Code général des collectivités territoriales, le Code des obligations civiles et commerciales (COCC) par le décret n°2018-35 du 05 janvier 2018 portant statuts types des comités de Développement sanitaire (CDS).

En effet, au niveau de chaque centre de santé, poste de santé et structure assimilée doit abriter un Comité de Développement sanitaire. Le Comité de Développement sanitaire est une association de participation à l’effort de santé publique qui s’administre librement, dont la vocation est de contribuer, avec L’État et les Collectivités territoriales, à :

  • la promotion de la santé des individus, des familles et des communautés;
  • la promotion de la participation des populations à toutes les étapes de l’identification et de la résolution de leurs problèmes de santé;
  • la mobilisation des populations pour la promotion de la santé; l’amélioration de la qualité des prestations des services de santé;
  • la promotion de la solidarité pour l’accès des indigents et groupes vulnérables aux soins de santé, en relation avec les services de l’Action sociale;
  • porter un plaidoyer pour le financement de la santé auprès des collectivités territoriales, des partenaires techniques et financiers et d’autres partenaires au développement ;
  • assurer la gestion concertée avec L’État et les Collectivités territoriales des centres, postes de santé et structures assimilées ;
  • la promotion des mutuelles de santé; la gestion transparente des ressources, etc.

Par ailleurs, avec le transfert des compétences en matière de santé survenu dans le contexte de la décentralisation, les collectivités territoriales sont devenues responsables du fonctionnement, de la gestion et de la maintenance des structures sanitaires. Au-delà de la simple participation financière, cette réforme a contribué au renforcement de l’implication des populations dans tout le processus de planification, de mise en œuvre et de suivi et évaluation des actions concernant leur santé.

Cependant, la mise en œuvre de ces compétences pour l’amélioration de la performance du système de santé pose encore quelques problèmes en rapport avec certaines exigences du secteur : construction, réhabilitation, équipement, gestion des structures sanitaires, participation à la couverture maladie universelle…

En outre, un leadership actif des collectivités territoriales est essentiel pour une mise en œuvre efficace des interventions de santé communautaire. Cette contribution est attendue à divers niveaux :

  • fonctionnement des infrastructures communautaires de santé, amélioration de la couverture géographique,
  • amélioration de la qualité et de l’offre de services de santé communautaire, gestion de la motivation des acteurs communautaires de santé (ACS),
  • mobilisation des ressources,
  • planification et suivi des interventions de santé communautaire.

Pour le fonctionnement des infrastructures communautaires de santé également, les collectivités territoriales appuient les communautés et les structures déconcentrées pour assurer le fonctionnement des formations sanitaires.

En somme, la dynamique de gouvernance participative sanitaire, soutenue par la politique de décentralisation au Sénégal, constitue un enjeu essentiel pour un développement économique endogène local.

 

 

 

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